Basilique Saint Just – Valcabrère
Proposée par : Françoise Cottard, Anne-Marie Parmentierroute du cimetière - 31510
Un kilomètre à l'est de la cathédrale Notre-Dame de Saint-Bertrand-de-Comminges, la basilique est citée pour la première fois dans le Livre des Miracles de Saint Bertrand du notaire Vital, qui suggère une occupation depuis l'époque romaine.
La basilique actuelle fut bâtie aux XIe et XIIe siècles et consacrée en 1200 par l'évêque Raymond-Arnaud de Labarthe.
Des fouilles ont permis de démontrer que le site était occupé depuis fort longtemps. En témoignent le sarcophage du IVe siècle et les nombreux remplois antiques dans la construction.
Au milieu du XIXe siècle, la basilique tombait en ruine. Classée monument historique en 1840 il fallut près d'un demi siècle pour qu'une restauration complète soit lancée. Elle n'a pas toujours été très heureuse, regardez bien vous en verrez la trace.
En 1998, elle est, avec 70 autres monuments français, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO au titre des « chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France ».
La basilique de Valcabrère était aussi un but de pèlerinage au Moyen Âge et une étape vers Compostelle, comme l’a prouvé la découverte en 1983, dans l’abside nord, de la tombe d’un pèlerin mort dans la première moitié du XIVe siècle – selon les pièces de monnaie trouvées à ses côtés –, et inhumé avec son bourdon et une coquille Saint-Jacques.(source : La Croix)
Tableau d'Eloy Chapsal, musée d'Aurillac
L'accès à la basilique s'effectue en pénétrant d'abord dans le cimetière dont le portail d'entrée, du xiiie siècle, est inscrit aux monuments historiques depuis 1926.
Des pierres provenant de la ville romaine de Lugdunum Convenarum ont servi à sa construction et l'on trouve çà et là des bas-reliefs, des colonnes et chapiteaux de l'époque romaine qui ont été réutilisés.
Le portail
Le tympan du portail est lui aussi plein d'enseignement.
Le Christ en majesté bénit le visiteur, l'initié. Dans sa main gauche, il tient le livre de la création ou pierre philosophale, une création fondée sur la philosophie de l'Amour.
"Il est entouré d'une mandorle en amande qui symbolyse la gloire et le rayonnement de Dieu dans l'union intime du Ciel et de la Terre... Un Christ qui détient le pouvoir divin et le message de résurrection d'une nouvelle humanité" (1)
Il est entouré des quatre piliers de l'Eglise, les quatre évangélistes :
saint Luc et son symbole, le boeuf : expression de la terre...
saint Marc et son symbole, le lion : expression du feu, du plan des sentiments ...
saint Jean et son symbole, l'aigle : ou le plan des désirs, des émotions avec pour élément l'eau ; sans aucun doute celui qui exprime le mieux l'adaptation nécessaire de l'individu pour passer de son état de désir d'appropriation ou désir d'ETRE... et de s'élever au dessus des contingeances et être capable de miséricorde...
saint Matthieu et son symbole, l'homme ailé : expression de l'ouverture du plan mental et du canal de communication pour que nous puissions choisir en toute liberté entre l'appropriation ou la compassion : le plan divin étant tout Amour et liberté.
... et ultime rappel de l'existence de la Trinité : 3 marches à monter pour quitter l'édifice
Source : BlogMarciac - Parcours initiatique et regard symbolique - La basilique Saint Just de Valacabrère : Anne Laroche de Rosa aux éditions Les deux océans 2004
De chaque côté du portail on trouve des statues colonnes représentant le diacre saint Étienne (premier martyr de la chrétienté), saint Just et saint Pasteur (deux frères qui subirent le martyr à 7 et 9 ans...) ainsi que sainte Hélène (mère de l'empereur Constantin).
Ci dessus : Saint Just et le diacre Saint Etienne Ci dessous : Saint Pasteur et Sainte Hélène
Au-dessus de chaque statue..
des chapiteaux racontent le martyre des quatre saints.
Avec quelques traces de polychromie.
Le Chevet
Le chevet de la basilique est composé de l'abside et de deux absidioles disposées sur un plan polygonal avec des contreforts.
Ce dispositif engendre cinq réduits entre les deux absidioles. L'abside centrale, enfermée dans un mur polygonal est couverte d'une toiture à pans coupés.
Le chevet, vu son architecture, ne peut être antérieur au xiie siècle.
Une nef principale, des collatéraux de quatre travées inégales conduisent à l'abside
Plus de 30 m de long, 15 m de large et 13 metres de haut l'ensemble dégage une impression de puissance. La sobriété de l'ensemble y contribue
L'abside en demi cercle distribue quatre petites absidioles en fer à cheval, accessibles par une petite porte.
Autour de l'hôtel et du cénotaphe renaissance.
Ca et là sur les murs des restes de fresque médiévales subsistent.
Enfin en regardant bien vous trouverez partout des traces de remplois gallo-romains : colonnes antiques, têtes, trophées, armes, chapiteaux...)
Comme ces bénitiers creusés dans un chapiteau romain...
La basilique vous invite à un jeu de piste à travers les siècles et les travées...