Chapelle Ste-Madeleine de Chalet – Massiac
Proposée par :Hameau de Chalet - 15500
L’histoire de la chapelle est liée à celle des seigneurs du village voisin de Chalet. Ce dernier s’appelait auparavant « Chalès-le-chastel ». Le nom de Chalès vient de l’ibère « cala » qui veut dire « forteresse de pierre ».
Cet édifice n’a jamais été église paroissiale, c’était à l’origine la chapelle d’un petit château féodal construit par les seigneurs de Mercœur. Celui-ci se trouvait à l’aplomb de l’éperon basaltique qui surplombe la vallée de l’Alagnon. La situation du château était stratégique. Il se trouvait à deux kilomètres de la voie romaine Gergovie-Toulouse et occupait une place défensive très importante. La chapelle était située face à la porte d’entrée du château et à l’extrémité d’une petite cour intérieure.
Le 1er décembre 1471 Guillaume de Flageac, abbé de Pébrac, vint bénir l’édifice en compagnie de Monseigneur l’évêque de Saint-Flour Antoine de Léotoing-Montgon.
Celui-ci était en résidence au château de Chalès. Le 4 décembre 1482, Antoine de Léotoing-Montgon mourait au château alors que la peste sévissait à Saint-Flour. Il fut enterré en grande pompe dans l’enfeu de basalte du caveau situé à droite de l’autel.
L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1982.
Depuis son classement Monument Historique, la chapelle Sainte Madeleine a bénéficié de 1980 à 1983 d’une très importante restauration : consolidation des murs, restauration de la toiture, réfection du clocheton, mise à jour des peintures que l’on date du XIVème siècle.
La chapelle est construite au bord d’un éperon basaltique qui surplombe la vallée de l’Alagnon et la ville de Massiac. Le village de Chalet se trouve à 400 mètres à l'est, sur le plateau basaltique.
L’autoroute A75 passe à 400 mètres au sud, en limite du périmètre de protection défini par la réglementation des monuments historiques. Située à l’entrée du département du Cantal la chapelle est souvent prise comme emblème de la Haute-Auvergne
La vue plongeante s'étend sur Massiac et la vallée de l'Alagnon; sur la rive droite on peut observer un autre éperon basaltique où se dresse le site, jadis habité, de St. Victor (altitude 735m).
De style roman (XIIIe siècle) elle est bâtie à quelques centimètres du bord du rocher.
Elle est dotée d’un clocheton aéré et d'un porche à auvent souvent appelé "caquetoire".
Ce porche abrite deux bancs de pierre qui permettaient aux fidèles, avant ou après l'Office de s'asseoir à l'abri des intempéries et de 'caqueter' avant de redescendre dans la vallée.
La nef
La nef centrale voûtée en berceau est séparée du sanctuaire par un arc triomphal et deux chapelles latérales.
Celle du sud daterait du XIII e siècle et celle du nord du XIVe siècle.
Le sanctuaire
Le sanctuaire se compose d'un chœur et d'une abside ronde voûtée en cul-de-four et surélevée de deux marches.
La voûte au-dessus de l’autel abrite un Christ en majesté. A ses pieds, on distingue une sphère. A l’époque de l’art roman, on complétait les pans de murs vides avec des fleurs, des formes géométriques...Ainsi de nombreux restes de décorations florales subsistent autour de l’Arc Triomphal. Autour du Christ apparaissent les 4 évangélistes avec leur représentation symbolique : St Marc (le lion), St Luc (le taureau), St Jean (l’aigle), St Mathieu (l’ange ou l’homme).
La fresque
Il s'agit bien ici d'un _tétramorphe _composé d'un Christ de Majesté dans une mandorle.
Tétramorphe : _Le tétramorphe, ou les « quatre vivants », ou encore les « quatre êtres vivants », représente les quatre animaux ailés tirant le char de la vision d'Ezéchiel (Ez 1 ; 1-14). D'abord décrit dans le Livre d'Ézéchiel, il est repris avec saint Jean dans l'Apocalypse (Apoc 4; 7-8). Plus tard, les Pères de l'Église y ont vu l'emblème des quatre Évangélistes : le lion pour Marc, le taureau pour Luc, l'Homme pour Matthieu et l'aigle pour Jean. Ils accompagnent souvent les représentations du Christ en majesté.
L’Homme est Matthieu : son évangile débute par la généalogie humaine de Jésus. Le lion est Marc : dans les premières lignes de son évangile, Jean-Baptiste crie dans le désert (« un cri surgit dans le désert »). Le taureau est Luc : aux premiers versets de son évangile, il fait allusion à Zacharie qui offre un sacrifice à Dieu, or dans le bestiaire traditionnel, le taureau est signe de sacrifice. L’aigle est Jean : son évangile commence par le mystère céleste. _
Mandorle : Le mot mandorle vient de l’italien mandorla qui signifie amande. Il désigne une figure en forme d’ovale ou d'amande dans laquelle s’inscrivent des personnages sacrés : le plus souvent le Christ, mais aussi la Vierge Marie ou les saints. La mandorle est une figure géométrique dessinée à l'aide de deux cercles. À l’intersection de ces deux cercles est installée une personne. Elle indique donc la personne par laquelle il faut passer pour parcourir le chemin entre les deux cercles, les deux hémisphères ou les deux mondes, l'un terrestre et l'autre céleste.
détail de la fresque
Sainte Madeleine aux parfums
Regardez la "Sainte Madeleine aux parfums" dans une niche, à droite eau fond du chœur. Elle rappelle cet épisode de l'Evangile...
Luc (7, 36 – 8, 3)
_ La pécheresse pardonnée à cause de son grand amour
Un pharisien avait invité Jésus à manger avec lui. Jésus entra chez lui et prit place à table. Survint une femme de la ville, une pécheresse. Elle avait appris que Jésus mangeait chez le pharisien, et elle apportait un vase précieux plein de parfum. Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, à ses pieds, et ses larmes mouillaient les pieds de Jésus. Elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et y versait le parfum. En voyant cela, le pharisien qui avait invité Jésus se dit en lui-même: «Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu’elle est: une pécheresse.» Jésus prit la parole: «Simon, j’ai quelque chose à te dire. – Parle, Maître.» Jésus reprit: «Un créancier avait deux débiteurs; le premier lui devait cinq cents pièces d’argent, l’autre cinquante. Comme ni l’un ni l’autre ne pouvait rembourser, il remit à tous deux leur dette. Lequel des deux l’aimera davantage?» Simon répondit: «C’est celui à qui il a remis davantage, il me semble. – Tu as raison», lui dit Jésus. Il se tourna vers la femme, en disant à Simon: «Tu vois cette femme? Je suis entré chez toi, et tu ne m’as pas versé d’eau sur les pieds; elle, elle les a mouillés de ses larmes et essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as pas embrassé; elle, depuis son entrée, elle n’a pas cessé d’embrasser mes pieds. Tu ne m’as pas versé de parfum sur la tête; elle, elle m’a versé un parfum précieux sur les pieds. Je te le dis: si ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, c’est à cause de son grand amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour.» Puis il s’adressa à la femme: «Tes péchés sont pardonnés.» Les invités se dirent: «Qui est cet homme, qui va jusqu’à pardonner les péchés?» Jésus dit alors à la femme: «Ta foi t’a sauvée. Va en paix!»_
La Vierge en majesté
Une Vierge en majesté de type roman était installée dans la chapelle. Elle se trouve aujourd’hui dans l’église Saint-André de Massiac.
Déambulez dans cette petite chapelle...
et laissez vous prendre par son invitation à s'asseoir et à méditer, en toute humilité.
Le bénitier
Rempli d'eau bénite, il permet aux chrétiens de se signer (faire le signe de la croix sur leur corps) en entrant et e sortant de l'église, dans la tradition des ablutions ou rites anciens de purification.
La Sainte Madeleine le 22 Juillet
Marie répand le parfum sur les pieds de Jésus, icône
Le 22 juillet, jour de la Sainte-Madeleine, elle fait l’objet d’un pèlerinage se terminant par l’hommage à la grotte habitée autrefois par la sainte.
La légende raconte qu’autrefois deux anachorètes, saint Victor et sainte Madeleine vivaient en ermites chacun sur un des deux rochers qui se font face. Ils éprouvèrent le besoin de deviser sur des sujets religieux mais ils ne voulaient pas se rencontrer physiquement. La sainte a alors tendu son chapelet jusqu’au rocher d’en face.
Le miracle se produisit, il se forma un pont grandiose qui permit aux deux saints de se rapprocher.
Un anachorète (du grec ancien : ἀναχωρητής, anachōrētḗs, « qui s'est retiré du monde ») est une personne qui s'est retirée du monde pour des raisons religieuses, afin de mener une vie ascétique consacrée à la prière et à l'Eucharistie. Les anachorètes sont des ermites.