Eglise Notre Dame – Niègles
Proposée par : Papamoju - BellesEglisesRoute des Basaltes - 07380
L'origine
L'origine du nom de NIEIGLES remonte aux Romains qui l'avaient appelé Nidus Aquilinus (Nid d'Aigle). Là, passait l'ancienne voie romaine qui allait d' Alba Augusta au Puy en remontant la vallée de l'Ardèche. L'église de Nieigles fut construite sur la route mariale la plus importante du vivarais, qui conduisait les pèlerins des rives du Rhône au Puy, en l'église de Notre Dame d'Anis. L'emplacement de l'église était probablement celui d'un ancien temple païen, honorant une de ces déesses de la vie, Isis ou Maïa. Lorsque le Christianisme rayonna dans ces contrées l'église fit ici ce qu'elle faisait partout : au lieu de supprimer les centres religieux d'attirance populaire, elle convertissait, en substituant à l'idole païenne un saint aux attributions analogues, à Isis OU Maïa, déesses de la vie, succéda ici la Vierge Mère. La fondation du Prieuré de Nieigles remonterait à Guy d'Anjou, évêque du Puy (975-996), qui, en 993, aurait fait don à Notre Dame du Puy d'une vigne située dans la ville de «nidus aquilinus», devenue plus tard Nieigles ou Niaigles.
La fondation
La partie la plus ancienne date du XIe.
L’étude du monument n’est pas simple car celui-ci a subi au cours des siècles plusieurs transformations importantes qui ont bouleversé l’église romane du XIIe siècle.
Celle-ci a été rapidement agrandie au XIIIe siècle pour faire face à l'afflux de pèlerins venus prier une Vierge Noire offerte par Bernard de Ventadour, évêque du PUY de 1251 à 1254.
De la première église, il reste très certainement les murs et les arcs, les piliers romans, l'abside et le collatéral droit jusqu'au transept et toutes les parties soulignées d’une corniche moulurée.
XIV et XVe siècle
Les voûtes du bras droit et du collatéral droit ont été remaniées au XIVe siècle par l'adjonction de croisées d'ogives.
Dès le début du XVe siècle, cette église se révèle toujours trop petite et se voit agrandie par l’adjonction de chapelles dont les voûtes en croisées d’ogive trahissent un goût pour le style gothique.
Les chapelles latérales seront pourvues aux XIVe et XVe siècles d'arêtes d'ogives.
XVI et XVIIe siècle
Au début du XVIe, l'église comportait ainsi les chapelles de Sainte Anne, Saint Antoine, des Cinq Plaies de Notre Seigneur, et de Saint Blaise.
Son remaniement au XVIIe siècle s'est surtout traduit par l'adjonction d'une sacristie, d'une tribune pour les Pénitents et par l'aménagement de la tour-beffroi en clocher de style roman.
XIXe siècle
Au XIXe siècle les différents toits de lauzes furent remplacés par une toiture unique en tuiles qui la fait maintenant ressembler, dans son écrin de verdure, aux églises romanes d'Ombrie ou de Toscane.
Source "Notre-Dame de Nieigles, église romane et lieu de pèlerinage. Editions Dolmazon - 2008 -" cité par 'médiévalMrugala.net'
XXe siècle
Abandonnée au XXe siècle au profit de la nouvelle église paroissiale de Pont-de-Labeaume, alors qu'elle menaçait ruines, elle fut remarquablement restaurée après son inscription à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques en 1975.
Le clocher
Le portail roman
Le plan
Plan établi par la Sauvegarde de l'Art Français.
La nef
Une nef centrale avec ses quatre travées (12,9,7,5), flanquée de deux collatéraux.
Toute cette partie, datée du XIIe siècle, a été construite en prenant appui sur la construction primitive et comprend trois travées et deux bas-côtés. Les bas-côtés ont été fortement remaniés depuis le XIIe siècle et ont été transformés en chapelles pendant la période XVe-XVIe siècles.
La 2ème travée comporte une voûte plus haute que celle du choeur et vient s'appuyer, côté ouest, sur un ensemble compact dans lequel sont aussi engagés les pilastres qui soutenaient l'ancienne tribune. La 3ème travée ne comporte pas de bas-côtés et s'ouvre au nord sur le cimetière par un portail roman du XIIe siècle.
La croisée du transept, destinée à l'origine à recevoir un clocher, s'est très certainement écroulée et a finalement été transformée en travée avec coupole.
Cette dernière nous apparaît de structure simplifiée avec quelques vestiges de pendentifs ornés de consoles à figures humaines.
Le chœur
Le chœur (3) et son chevet plat. (Derrière l'ancienne Sacristie (1) avec la petite salle attenante (2))
L'abside
L'abside, à la différence des églises romanes classiques - où elle est en cul de four- se termine par un chevet plan, lui même adossé à la petite sacristie. Les fenêtres de l'abside sont du XVIe siècle et témoignent des nombreux remaniements qui eurent Lieu partout dans l'édifice, en particulier pour les ouvertures, qui ne correspondent pas toujours aux époques de construction des murs dans lesquelles elles sont placées. Illustration : L'autel et les représentations de la Vierge Noire.
Le collatéral nord et les chapelles
La chapelle Saint-Antoine est la seule qui soit voûtée en berceau d'axe perpendiculaire à celui de la nef. Elle comporte trois départs d'arêtes, deux sur les faces internes des piliers côté nef et un dans l'angle nord-ouest reposant sur une console sommairement sculptée, témoins d'une tentative de transformation. Cette chapelle a été l'objet de nombreuses restaurations aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles.
Observez la superbe fresque (Medicis fleuri) au sommet de la voute.
La chapelle des Cinq Plaies est séparée de la 1ère travée de la nef (coupole) par un arc en plein cintre. Elle constituait l'aile nord du transept de l'église primitive. Voûtée en berceau d'axe parallèle à celui de l'église, elle présente un début de voûte d'arêtes côté nef. La vue d'ensemble du bas-côté nord met en évidence les arcs en plein cintre qui séparent la chapelle des Cinq Plaies de celle de Saint-Antoine et du collatéral nord.
Le collatéral sud et ses chapelles
Le collatéral sud (4) et ses chapelles (8 et 10)
Dans la chapelle Sainte-Anne la voûte d'origine était probablement en berceau. Elle fut transformée plus tard en voûte d'arêtes et ensuite garnie de croisées d'ogive n'ayant pas de rôle porteur, peut-être pour donner de l'unité à ce bas-côté lors des reconstructions du XVIe siècle. Très endommagée par le temps comme en témoignent les larges fissures et les éléments d'arcades au sol, elle a été en partie reconstruite pendant la campagne de travaux 1980-1983. On remarquera la clé de voûte en forme de coeur.
Le collatéral sud (13)
La chapelle Saint-Blaise est de facture entièrement gothique et nous est parvenue dans un état de conservation n'ayant nécessité aucune restauration. C'est la chapelle la plus récente de l'église (XVIe-XVIIe siècles). La fenêtre haute est certainement la seule ouverture de l'église qui soit restée à son emplacement d'origine. L'arc qui sépare cette chapelle de la 2ème travée de la nef est légèrement brisé et est surmonté d'une petite voûte pénétrante servant d'arc de décharge. Les caissons de la voûte sont de construction gothique classique et reposent sur des croisées d'ogive avec clé en forme de rosace.
Photo en attente. Merci pour votre collaboration.
L'étonnant arc rampant
L'arc rampant sépare le choeur du collatéral nord. Il est dissymétrique: sa moitié droite est circulaire. La moitié gauche semble avoir été étirée pour rejoindre le pilier, ce qui lui donne une forme ovoïde. A droite on distingue la fenêtre obturée lors du réaménagement de cette partie du collatéral nord au fond, la porte d'entrée latérale actuelle.
La tribune
La tribune (114)
Si par chance elle est accessible, montez à la tribune, vous aurez une vue étonnante sur l'église et ses fresques.
Les fresques
Les fresques que nous découvrons sur l'arc triomphant (à droite) et sur l'arc de la chapelle Saint-Antoine (à gauche) pourraient avoir été peintes au XVIIIe siècle. Elles se présentent sous la forme de motifs polychromes : d'un côté une Vierge en Majesté et de l'autre un vase Médicis avec bouquet. La restauration de la Vierge en Majesté fut très délicate car une importante lézarde la traversait de part en part.
Ces deux fresques sont les mieux conservées, mais d'autres sont visibles sur la voûte du choeur. Toutes ces peintures murales ont été stabilisées en 1983, sans application de fixateur, pour permettre une éventuelle restauration ultérieure.
La Vierge Noire dont la statue se trouve actuellement à Pont de Labeaume, est célèbre par son culte très ancien.
La statue actuelle de la Vierge Noire date probablement de la fin du XVIe siècle, voir des XVII-XVIIIe siècles. Elle est réalisée dans un bloc de pin, d'une seule pièce, sauf le socle. Elle mesure 65 cm de hauteur.Elle est classée monument historique.
Il parait difficile de ne pas admettre qu'elle n'ait pas été précédée par une statuette plus ancienne. La légende a toujours prétendu que Bernard de VENTADOUR, évêque du PUY de 1251 à 1254, aurait offert une Vierge Noire à son fief de Nieigles. La tradition attribua pendant longtemps au même évêque l'honneur d'avoir reçu du roi Louis IX au retour de la 7e croisade et de sa captivité d'Egypte, le 9 août 1254, le don de la célèbre Vierge Noire du PUY.
Le visage est noir, surmonté d'une couronne dorée de type ducal, sculptée dans la masse. La vierge porte sur ses épaules tombantes un manteau doré qui l'enveloppe entièrement. L'enfant jésus apparaît enveloppé dans le manteau. Son visage est noir et ceint d'une couronne dorée.
Sur le socle plus récent du XVIIIe siècle de la statue, un aigle, peut-être celui de Nieigles, déploie ses ailes.
On se rendait à NIEIGLES pour toucher la Sainte Ceinture. Ce pèlerinage était trés fréquenté, surtout par les femmes enceintes. On leur mettait la Sainte Ceinture autour des reins en disant une prière, puis on bénissait une ceinture que l'on faisait toucher à la ceinture vénérée et que les femmes portaient durant toute leur grossesse. On guérissait aussi les goitres en mettant autour du cou un petit ruban bénit ayant touché la Sainte Ceinture. Les hommes se faisaient ceindre pour les maux de reins.
La Sauvegarde de l'art français....
a apporté un soutien important pour lancer les campagnes de restauration à partir des années 80