Eglise Notre-Dame – Saint Saturnin
Proposée par :Place de l'Eglise - 63450
Les origines
Un monastère aurait été fondé à Saint Saturnin par l'abbé de Cluny Odilon, vers 1040. Vraisemblablement toutes construites au XIIe siècle, l’absence d’archives ne permet pas de dater précisément la construction de chacune des des cinq églises majeures d'Auvergne (Clermont Ferrand, Issoire, Orcival, Saint Nectaire, Saint-Saturnin). Leur point commun est qu'elles ont toutes les cinq l’apparence d’édifices rapidement construits, en une seule campagne, à partir semble-t-il d’un modèle aujourd’hui disparu, celui de l’ancienne cathédrale romane de Clermont. Saint-Saturnin est la plus petite, la plus sobre et la plus tardive des cinq. (illustration : statue de Saint Odilon, Basilique Saint Urbain de Troyes)
La construction
L’édifice, construit en arkose blonde un peu avant 1150, est le plus petit et probablement le dernier construit des sanctuaires majeurs de Limagne. L’église ne possède ni narthex ni chapelle rayonnante. L’étagement du chevet apparaît toutefois remarquable et il présente l’intérêt d’être couronné par le seul clocher authentiquement roman de la série des églises majeures. Les arcatures, qui animent les façades latérales à l’étage des tribunes, comportent une belle alternance de pierres claires et foncées. roche sédimentaire composée d'au moins 50% de débris
La Révolution
A la Révolution, c'est grâce à deux femmes que l'église a été épargnée. L'épouse du conventionnel Couthon a en effet convaincu son mari de la laisser intacte car elle y avait été baptisée et une riche propriétaire, Mme Verdier de Pagnat, l'a achetée ce qui l'a préservée d'importantes détériorations.
Au XIXe siècle
En 1850 la flèche qui avait disparu pendant la Révolution sera reconstruite à l'identique par l'architecte Mallay. Une restauration discrète est pratiquée à la fin du XIXe siècle.
Aujourd'hui une église pleine de symboles
Aujourd'hui , Saint Saturnin fait partie de la paroisse Saint Ephrem de la Serre. On y retrouve les éléments symboliques habituels : l’orientation Ouest-Est (des ténèbres à la lumière) – la forme en croix avec à la croisée du transept, au sol, un carré et au-dessus le rond du clocher (la terre et le ciel), les chiffres : 5 ouvertures (l’homme avec sa tête, ses 2 bras et ses 2 jambes), au dessus 3 ouvertures représentant la Trinité surmontées d'une ouverture représentant l’Unité.
Le chevet : structure
Des cinq églises majeures de Basse-Auvergne, l'église de Saint-Saturnin est celle qui possède le chevet le plus modeste car elle est la seule à ne pas posséder de chapelles rayonnantes autour du déambulatoire (ni de chapelle axiale comme à Issoire). La forme pyramidale de l'ensemble, caractéristique des chevets romans auvergnats, est due à l'élévation progressive des volumes accentuée par les deux toits en appentis du « massif barlong », ce parallélépipède allongé transversalement qui surmonte la croisée du transept et encadre la naissance du clocher. (illustration : schéma du "massif barlong")
Le chevet : décoration
Le chevet possède une décoration remarquable par sa polychromie, obtenue par l'utilisation de basalte noir. Cette décoration est cependant nettement plus sobre qu'à Issoire.
Le chevet et le déambulatoire
Le chevet et le déambulatoire possèdent une corniche largement débordante ornée d'une frise en damier et soutenue par des modillons à copeaux. Sous la corniche du chœur se déploie une mosaïque de rosaces polychromes réalisées avec du basalte. Sous cette mosaïque, les fenêtres du chœur alternent avec des loges rectangulaires abritant chacune trois colonnettes.
Le chevet : les arcs des fenêtres
Dominant le chœur, les arcs des fenêtres du « massif barlong » sont ornés de claveaux polychromes.
L'abside
Des mosaïques étoilées et des niches possédant trois petites colonnes décorent l'abside sous la corniche aux modillons à copeaux. Noter le jeu de la polychromie : alternance d'arkose blonde et de pierre volcanique gris foncé.
Le clocher
Le clocher, sobre et élégant est un des rares à avoir échappé aux mutilations révolutionnaires. Elevé sur un plan octogonal, il présente deux niveaux, à baies jumelées, couronnés par une flèche de pierre.
La facade Ouest
La façade occidentale est dépourvue de toute ornementation, comme c'est souvent le cas en Auvergne, en raison du climat rigoureux.
La nef
De l'extérieur, la nef présente un décor sur deux niveaux avec de grandes arcades cintrées surmontées de séries d'arcatures aveugles correspondant au niveau des tribunes à l'intérieur.
La nef
Dès l'entrée on est frappé par l'harmonie des proportions et par la clarté de la nef qui se compose de quatre travées en berceau plein cintre avec des collatéraux surmontés de tribunes. Les piliers carrés comportent généralement trois colonnes engagées. Le choeur ne dispose que de six colonnes comme à Saint-Nectaire.
La croisée du transept
La croisée est couverte d'une coupole sur trompes. Elle est soutenue par des arcs diaphragmes percés de baies géminées. Les bras du transept comportent deux travées : la première est voûtée en demi-berceau pour contrebuter la coupole, la seconde, couverte par un berceau et bien illuminée, ouvre sur une absidiole. illustration à venir - merci pour vos envois
Le choeur
Le chœur, voûté en cul de four, est entouré de six colonnes couronnées de chapiteaux sculptés de motifs végétaux supportant des arcs surhaussés surmontés d'une deuxième série de baies, alternativement ajourées et aveugles.
Les chapiteaux végétaux
Tous les chapiteaux sont sculptés dans une roche volcanique grise et essentiellement décorés de feuillages d'une réalisation sommaire. Quatre chapiteaux, au Nord, présentent des figures différentes avec des animaux et des personnages. illustration à venir - merci pour vos envois
Le chapiteau : l'Eucharistie
Deux oiseaux buvant dans une même coupe qui contient le breuvage d'immortalité. C'est une version particulière de l'évocation classique du salut, de l'Eucharistie. illustration à venir - merci pour vos envois
Le chapiteau : la sagesse
Au centre de ce chapiteau est représenté un masque humain en forme de coupe placé en haut d'une tige végétale. Deux oiseaux semblent sortir de cette tête. Ce masque aux yeux ronds tire la langue pendant que deux feuillages sortent de la bouche. On a pu voir dans cette représentation la parole d'un juste. La parole engendre la vie sous forme d'éléments végétaux évoquant la sagesse. illustration à venir - merci pour vos envois
Le chapiteau : la résurrection
Sur un chapiteau, un aigle aux ailes déployées. Il représenterait le potentiel spirituel de l'homme vers le haut, vers la lumière. Il pourrait évoquer la résurrection. illustration à venir - merci pour vos envois
Vierge en majesté
L'Annonciation
Dans la deuxième travée nord du bas-côté, se trouve une fresque du XVe siècle, représentant l'Annonciation avec la Vierge et un ange qui tient une banderole.
Le maître-autel
L'autel du XVIIIe siècle est en forme de tombeau. Il est décoré au centre de l'Agneau dans une gloire. Les angles sont ornés de feuilles d'acanthe et de pieds en forme de pattes griffées. Le retable qui le surmonte est d'une époque plus ancienne, les initales que l'on y voit le datent des dernières années du XVIe siècle ou des premières années du XVIIe siècle. Ce sont l'M et l'H couronnés d'Henri IV et de Marguerite de Valois. Ce retable provient d'un don de la reine à l'époque où elle habitait le château d'Usson. Il est composé de trois degrés décorés en relief de guirlandes de fleurs et de fruits avec au centre le monogramme du Christ IHS, à droite un M couronné et à gauche un H. A hauteur du troisième degré se trouve le tabernacle formant avant corps à trois faces d'un hexagone, décoré au centre sur la porte d'une Pieta en bas-relief. De chaque côté du tabernacle sont deux panneaux avec niches décorées de statuettes et surmontées d'anges en adoration.
L'orgue
L'orgue de Saint-Saturnin qui date du 1839 est l'oeuvre du facteur d'orgues Dumont-Parizot (Mirecourt -Vosges) . L'instrument est en noyer, sapin, peint (faux bois) avec des rouleaux qui sont installés derrière une façade-écran dont les tuyaux de zinc sont factices. Il est installé dans un buffet-façade. Avec celui d'Ambleny en Picardie, il est le seul exemplaire de petit orgue à manivelles conservé de Louis Dumont-Parizot. Il est classé au titre objet depuis 2007.
La crypte
Statue de Saint Saturnin
Statue du XIXe siècle représentant (probablement?) Saint Saturnin.
Dans la crypte : une Pieta
Dan Slate crypte se trouve une superbe pietà, représentant la Vierge entre Saint Jean et Sainte Madeleine (XVe siècle).
Tête du Christ
Tête de Christ couronné d'épines en pierre du premier quart du XVIe siècle.
Bénitier
Le bénitier taillé dans un bloc de pierre date du Moyen-Àge. illustration à venir - merci pour vos envois
Tableau de la Pentecôte
Le tableau date du XVIIe siècle. illustration à venir - merci pour vos envois
Tableau de Dieu présentant La Croix
Dans ce tableau du XVIIe siècle Dieu présente la Croix à Jésus enfant entre la Vierge et Joseph. illustration à venir - merci pour vos envois
Statue de Saint Amable
Statue du XVII ou XVIIIe siècle. illustration à venir - merci pour vos envois
Statue de Saint Sébastien
Plaque funéraire
Scellée dans le mur de l'ancien cloître se trouve la plaque funéraire du XIIe siècle de Bertrand, ancien prieur de Saint Saturnin. illustration à venir - merci pour vos envois