Eglise prieurale – Bredons
Proposée par : anonymeBredons - 15300
La fondation - XIe siècle
Fondée en 1075, cette église est le dernier vestige d’un monastère bénédictin dépendant de l’abbaye de Moissac (Tarn-et-Garonne), elle-même dépendante de l’abbaye de Cluny (Bourgogne).
L’église prieurale est quant à elle consacrée en 1095 par l’évêque de Clermont, à l’occasion de la visite du pape Urbain II(illustration Urbain II à Cluny).
Elle est édifiée à l’emplacement de l’ancienne chapelle Saint-Timothée, et est dédicacée aux saints Pierre et Paul.
La grande époque XIIe - XVe siècle
Bénéficiant de la fiscalité avantageuse des monastères de Cluny, Bredons dominait toute la région. .
L’ensemble prieural est fortifié durant les XIVe et XVe siècles. Bien qu’il ne fut jamais occupé par plus de 6 moines et un prieur, le monastère de Bredons saura étendre une forte autorité ecclésiastique et juridique sur un territoire allant de Murat à Saint-Flour, faisant de l’ombre en cela à Murat et aux paroisses avoisinantes (En effet, l'église de Bredons était paroissiale et les habitants de Murat devaient s’y rendre chaque dimanche pour la messe, jusqu’en 1732).
Illustration : M Jantzen, architecte en chef des M.H.)
Le déclin et la chute - XVIe - XVIIIe siècle
La cléricalisation du personnel de Bredons en 1448, les conflits incessants avec les chanoines de la collégiale Notre-Dame de Murat (illustration), la mainmise de la royauté sur les biens ecclésiastiques en 1516, la sécularisation du prieuré en 1644 (Alors que l’ordre de Cluny est en plein déclin, les derniers moines quittent le rocher en 1644.) et la Révolution sont autant d’événements qui accompagneront Bredons dans son déclin, jusqu’à sa fermeture en 1793. Les bâtiments du monastère tombent à l’abandon jusqu’à être complètement démolis à la Révolution.
En 1795, un incendie ravage un quartier de Murat. Alors que le monastère a échappé aux pires années de la Révolution, la municipalité ordonne la démolition des bâtiments, excepté l’église, et autorise les habitants à récupérer les pierres pour la reconstruction de leurs maisons.
La renaissance - XIXe siècle
A partir du début du XIXe siècle, avec le renouveau du culte, est restauré le site, dont il ne reste plus que l’église : en 1801, une partie du clocher est réhabilitée et la voûte en pierre de la nef est remplacée par un plafond en bois, 2 m plus bas.
L’église romane est classée Monument Historique en 1840.
Le XXe siècle
En 1991, un orage endommage la toiture...
et catastrophe majeure l'église est pillée dans la nuit du 29 juin 2002.
Sur les 50 objets volés, un seul a été retrouvé à ce jour, à Mayence (Allemagne).
Au bord de la falaise
L'église, à l'extrémité d'une falaise qui domine la vallée, est réellement imposante.
Sa présence solitaire est renforcée par son appareillage de pierres grises d'origine volcanique.
L'harmonie
Avec une longueur de 28m et une largeur de 17 l'église est un parallélogramme harmonieux, tourné vers l'orient.
(dessin de M.Jantzen, Architecte en chef des M.H.)
Le chevet
A l'est le chevet est plat et ne comporte pas d'ouvertures.
Le portail
Le portail est percé sur le flanc sud pour tenir compte de la topographie particulière du lieu (le flanc Nord est inaccessible).
C'est un superbe exemple de portail roman avec ses trois archivoltes en plein cintre qui reposent sur des chapiteaux sobrement ornés de grandes feuilles.
Avec sa bretèche* à mâchicoulis et archers latérales, il constitue un remarquable ensemble de la fin du XI e siècle ou début du XIIe.
*Une bretèche est un petit avant-corps rectangulaire ou à pans coupés, plaqué en encorbellement sur un mur fortifié au Moyen Âge défendant par un flanquement vertical la base de la muraille.
Le clocher
Reconstruit après la révolution le clocher n'est pas en harmonie avec le reste de l'édifice. IL est plus lourd, moins élégant que l'original abattu en 1795. Celui-ci était plus haut et comportait deux baies par côté.
Une richesse inouïe
Prenez le temps de découvrir....
Le plan
Imposé par la topographie, le plan est relativement atypique.
L'église est bien tournée vers l'est, mais l'abside et le flanc nord ne sont pas accessibles; on y entre par une porte latérale.
Trois nefs de cinq travées sont séparées par huit imposants piliers avec leurs colonnes cantonnées sur les quatre faces.
source : Eglises romanes de Haute-Auvergne: Tome 3, Région de Saint-Flour
Les nefs
Beaucoup plus élevée que ses collatérales, la nef principal est impressionnante. Depuis le XVIIIe siècle, elle est couverte d'une fausse voute en lambris. Les deux nefs collatérales sont voutées en arc de cercle.
Le chœur et l'abside
Le chœur correspond aux deux dernières travées de l'église. Il est légèrement surélevé par rapport à la nef
Il a conservé sa voute en pierre en berceau qui s'adosse aux voutes des chapelles de l'abside.
On aperçoit dans le mur droit de l'abside d'anciens percements de baies romanes. Elles ont toutes les 5 été murées au XVIIIe siècle pour la mise en place des retables monumentaux.
C'est à cette époque qu'ont été agrandies les fenêtres du collatéral sud.
Des retables inestimables....
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Arrêtez vous devant ces retables et recherchez les détails, les rencontres de styles, d'époque... et toujours la même ferveur!
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En entrant
Les fonts baptismaux (XVe siècle) - à gauche de l’entrée La cuve est divisée en deux parties : l’une servait de réserve d’eau bénite et l’autre recueillait l’eau coulant sur le front du baptisé. Le couvercle pyramidal en bois est volé dans les années 1950. En 1960, le curé de Murat s’empare de la cuve pour son église, mais face à la protestation des habitants de Bredons, la cuve est restituée.
Le sarcophage (VIIIe siècle) - à droite de l’entrée Il a été retrouvé en 1924 par un paysan, en contrebas du cimetière. Au centre, un trou a été creusé pour l’évacuation des viscères lors de la décomposition du corps.
Au pied de l'escalier
Le coffre des marguilliers (1748) – au pied de l’escalier Sécurisé par trois serrures, ce coffre abritait les archives de l’église, placées par les marguilliers (chargés de l’administration des biens de l’église).
Le retable de la Trinité (1753) – en face du coffre Ce retable accueillait la statue de la Trinité, aujourd’hui conservée au Musée de Haute-Auvergne (Saint-Flour). Les trois personnages de la Trinité sont représentés : Dieu le Père (photo), avec la colombe du Saint-Esprit sur sa poitrine, tenant la Croix de Jésus.
(autres images en attente de vos envois, merci)
La première chapelle latérale
La première chapelle latérale (XVIe siècle) – à gauche
En haut, sur les cinq clefs de voute, se trouvent les blasons des familles qui ont financé cette chapelle, orientés en direction de leurs propriétés. La toile du retable représente l’Assomption (montée de la Vierge au Ciel). Le crucifix remplace une statue de Notre-Dame de Lorette (volée en 2002).
(autres images en attente de vos envois, merci)
La deuxième chapelle latérale
La deuxième chapelle latérale (XVIème siècle)
La toile représente l’Apparition de la Vierge à deux bergers accompagnés de leurs moutons et de leurs vaches Salers. La statuette de la Vierge et les angelots qui l’entouraient ont été volés en 2002.
à droite de la 2ème chapelle latérale
Le retable de l’ex-voto (XVIIIe siècle)
La toile (volée en 2002) représentait la Vierge offrant des grains de blé et était entourée des statues de Saint Timothée et Saint Blaise (volées en 2002).
La pierre tombale de Segret – en bas à gauche du retable de l’ex-voto. Ancien Curé de bredons (voir plus bas la statue de Saint pierre.
Le retable du Rosaire (1671)- illustration – derrière le retable de l’ex-voto La toile (volée en 2002) représentait la Vierge remettant le Rosaire à Saint Dominique et Sainte Catherine de Sienne.
(autres illustrations en attente, merci)
Les stalles
Les stalles (XVIe siècle) – sur les marches du chœur
Ces boiseries étaient jadis disposées autour du chœur, devant la rangée de sièges réservées aux moines.
Provenant des stalles d'époque Renaissance, d'étonnants panneaux.
On y découvre au milieu des rinceaux* des portraits de femmes, de moines, d'échevins, paysan, amazone, lutin, soldat, etc.....
(meilleures images en attente, merci) _*Le rinceau désigne un motif ornemental constitué d'une « arabesque de feuillages, de fleurs ou de fruits sculptée ou peinte servant d'ornement en architecture ou dans les arts décoratifs ».
Le Calvaire
Le Calvaire (XVIe siècle) – dans le chœur à gauche
Au pied de la Croix, une Vierge à l’Enfant remplace les statues de Sainte Madeleine, la Vierge et Saint Jean (volées en 2002).
Le retable de Saint Timothée (1682) – à droite du Calvaire La toile (volée en 2002) représentait Sai
Le retable de Saint Timothée (1682) – à droite du Calvaire La toile (volée en 2002) représentait Saint Paul remettant les épitres à son disciple Saint Timothée. (1682) – à droite du Calvaire La toile (volée en 2002) représentait Saint Paul remettant les épitres à son disciple Saint Timothée.
Le retable principal
La pièce maîtresse de l'église est sans nul doute ce maître-autel, aux proportions monumentales et à la finesse d'exécution remarquable. Il a été réalisé en 1710 par Antoine Boyer, artiste local, et doré par Noël Verdier d'Apchon.
Différentes scènes y sont représentées : Christ en majesté, Adam et Eve, le Christ accueillant la Vierge, la résurrection.
au sommet : Dieu le Père encadré à sa droite par Jésus et Marie (volés en 2002) et à gauche Adam et Eve (volés en 2002).
au centre : le Christ ressuscité encadré par Saint Pierre à sa droite et Saint Paul à sa gauche.
Son couronnement a été restauré récemment et classé Monument historique. Datant du début du XVIIIe siècle cet imposant retable (10mX7m) est un témoignage exceptionnel et inattendu ici d'art baroque.
Colonnes torses, statues, entablements, dorures s'enchevêtrent dans tous les sens comme un cadre onirique pour la tableau central représentant la résurrection du Christ.
Les autels secondaires, au nombre de 8, renforcent encore cette idée de profusion et de magnificience
Le retable de la Vierge
Le retable de la Vierge (1723), à droite du grand retable.
Cinq des six statues ont été volées, il ne reste plus en haut au centre qu'une représentation de "La Présentation de Jésus au temple".
La statue "à surprises" de Saint Pierre
Elle est aujourd’hui conservée au
Les Trésors désormais à l'abri au Musée de Haute Auvergne
Le mobilier (Le trésor) : « Le trésor de l’église a été déposé au musée de Haute-Auvergne (1, place d’Armes 15110 Saint-Flour) est comprend notamment :
- Un petit lion en cristal de roche (un seigneur de Murat l’aurait rapporté des Croisades)
- une châsse carolingienne en plaquette d’os (9cm x 5cm)
- un bras-reliquaire en bois polychrome
- deux volets en bois de l’armoire aux reliques
- un imposant lutrin* polychrome
- une statue-reliquaire de Saint Pierre: Un chef d’œuvre de l’art roman du Cantal…
Le lutrin (du latin populaire lectrinum, diminutif de lectrum issu du radical leg, de lego « lire », avec le suffixe -trum, « ce qui sert à ») est un petit meuble pour lire ou écrire commodément un livre. Il est particulièrement utile si l'ouvrage est volumineux ou précieux et s'il ne peut être tenu à la main (par exemple au cours d'une cérémonie religieuse).
Cette statue en bois date du deuxième quart du 12e siècle. Elle provient de l’église prieurale Saint-Pierre située sur un rocher surplombant le village de Bredons.
Il s’agit d’une sculpture en bois peint de plusieurs couleurs. Elle représente saint Pierre, assis sur un trône et vêtu d’une tunique plissée. De sa main gauche, avec ses deux doigts levés, il bénit les fidèles. Dans son autre main, se trouvaient très probablement ses attributs, des clés, symbolisant les clés du Royaume des cieux confiées par Dieu à saint Pierre, chef de l’Église. Une sculpture qui a bien failli être détruite …
Cette statue a longtemps caché un secret, découvert par hasard en 1707…À cette époque, la statue était passée de mode et l’abbé Segret décide de la détruire à coups de hache.
Dans le dos de la statue s’ouvre alors une cachette contenant des reliques. L’abbé renonce alors à détruire la sculpture et écrit une lettre pour se confesser. Il la dépose dans la cachette et la referme. Il dissimule ensuite la statue, qui ne sera redécouverte qu’en 1953.
Avec le Trésor elle est maintenant au musée de la Haute-Auvergne - 1 Place d'Armes, 15100 Saint-Flour - Téléphone : 04 71 60 22 32.
ou volées au début de notre millénaire
Un important cambriolage a eu lieu en 2002 dans l'église... plus de 50 œuvres d'arts (tableaux, statues...)ont été emportées...
une statue de Notre-Dame de Lorette
disparue...
La toile du retable de Notre Dame du Rosaire représentait la Vierge remettant le Rosaire à Saint Dominique et Sainte Catherine de Sienne.
disparue...
La toile du retable de Saint Thimotée représentant Saint Paul remettant les épitres à son disciple Timothée.