Eglise prieurale Saint Nicolas de Civray
Proposée par :2 rue Pierre Pestureau - 86400
XIIème siècle
L'église Saint Nicolas de Civray a été construite sur deux étages richement garnis de trois arcatures chacun. Le patronyme de l'église, Saint Nicolas, est très populaire en occident. Il est le saint patron des enfants, des étudiants, des enseignants, des marins et des vitriers. Déjà à l'origine de la légende du père Noël, l'un de ses bienfaits est reflété sur la façade de l'église: il sauve trois jeunes filles de la prostitution.
XIVème siècle
Au XIVème siècle, certains éléments gothiques ont été ajoutés à l'édifice comme les clochetons de part et d'autre du haut de la façade. Ceux-ci donnent plus de relief et de cachet à une façade autrefois uniquement rectangulaire.
XIXème siècle
En 1842, l'église, détériorée suite aux guerres de religion et qui manque d'entretien, doit être rénovée. Elle se situe sur la liste des monuments historiques faite par Prosper Mérimée. Alors que trois équipes se succèdent pour remanier la façade, l'une d'entre elles n'a pas laissé le plan de leur travaux, ce qui n'a pas facilité la suite des réparations qui ont duré quatre ans.
En 1860, l'église est enjolivée avec l'ajout d'un tympan et d'un lanterneau sur le modèle de l'église de Notre Dame de Poitiers.
L'arcature en haut à droite
En haut à droite, sur la première arcature, figurent douze personnages coiffés d'une kippa (ils sont donc juifs) qui portent des ouvrages symbolisant la bible. L'un deux est particulier, il porte une viole (ancêtre du violon) et symbolise la prière par le chant et les psaumes. Cette première voûte surplombe les sculptures des quatre évangélistes. Plus bas, cinq statues se dressent, plusieurs d'entre elles ont malheureusement dégradées par le temps. Il s'agirait cependant d'une représentation de saint Nicolas (le plus à gauche). Les trois statues suivantes feraient écho à l'un des miracle de saint Nicolas (trois jeunes filles sauvées de la prostitution). La statue la plus à droite reste plus énigmatique, elle représenterait un Juif reniant le Nouveau Testament. La voûte est soutenue par des cariatides (statues de femmes portant un objet sur la tête); celle de droite supporte un démon et est courbée par l'effort, à l'inverse celle de gauche se tient droite et porte un bouquet de palmes (symbole de vie et de bien être spirituel). Ces deux cariatides représentent le combat interne spirituel entre le bien et le mal chez les croyants, un sujet omniprésent au sein de l'église.
L'arcature en haut au centre
Au centre de cette arcature se trouve un vitrail, il est encadré par des représentations de saint Pierre et de saint Paul. La voûte la plus excentrée est ornée de sculptures de Croisés pourfendant des démons. Les voûtes intérieures sont quant à elles parsemées de Palmes. Les chapiteaux des colonnes suscitent également l'intérêt: ils rappellent le combat interne du bien et du mal (notamment grâce à l'image du lion dévorant et majestueux, ou de l'homme oiseau qui cherche à s'élever vers le ciel en entant contraint à rester vers le sol).
L'arcature en haut à gauche
Une petite fenêtre est protégée par la voûte décorée par des figures d'anges chanteurs. Plus bas, les vestiges d'une statue équestre du Poitou (statue représentant un cavalier et son cheval accompagnés d'un petit être).
Arcature du bas
Les arcatures en bas a droite et a gauche représentent le combat entre le bien et le mal, avec certaines voûtes ornées de démons et d'autres de palmes.
Le tympan
Au dessus du portail, Jésus figure au centre des quatre évangélistes. Plus à l'extérieur la voûte, on aperçoit la vierge Marie entourée d'anges. Enfin, la dernière voûte représente les signes du zodiaque.
Ambiance générale
Dès l'entrée de l'église, une étonnante profusion de couleurs ainsi que l'effet de grandeur et d'immensité surprend le visiteur. Les grandes colonnes et les hautes voûtes donnent un aspect spacieux à l'intérieur de l'église. Le bleu et le rouge sont les couleurs dominantes et représentent respectivement le ciel et l'eau pour le bleu, les enfers et la flamme de la foi pour le rouge. L'ocre est également une couleur très présente.
Le plan de l'église suit la structure typique romane, en forme de croix: une nef principale perpendiculaire à un transept aboutissant vers le chœur.
Au Moyen-Age, connu pour sa période d'obscurantisme, l'entrée de l'église était sombre alors que le chœur était illuminé. La procession de l'entrée vers le chœur fait alors référence à la procession liturgique de l'ignorance et l'obscurantisme à la Lumière, la connaissance, la vie éternelle. De même, la descente des quelques marches qui mènent à la nef et au bénitier symbolise la démarche d'humilité du fidèle.
Le corps de l'édifice
Trois nefs structurent l'intérieur de l'église: une grande nef centrale et deux nefs latérales plus étroites. Les nefs sont séparées par de grands arcs voûtés et d'imposantes colonnes colorées.
Les murs latéraux sont ornés de statues datant du XIXème siècle de divers saints patrons comme Saint Hilaire, Sainte Ranegonde, Sainte Jeanne d'Arc ou même Sainte Thérèse de Lisieux. On retrouve également les stèles du chemin de croix en bas relief légèrement colorées d'un bleu pastel.
La coupole
La coupole de l'église donne une hauteur sous plafond imposante et participe à l'immensité au bâtiment. A la base de la coupole sont représentés les quatre évangélistes symbolisés par leur totem: Luc (taureau), Marc (lion), Matthieu (ange) et Jean (aigle) . Les colonnes supportant la coupole symbolisent les fidèles qui écrasent les démons sculptés dessous.
Le chœur
Le chœur de l'église est spacieux et très lumineux. Les murs sont parsemés de vitraux et de diverses peintures. Au fond du chœur est représentée la Vierge Marie entourée des quatre archanges. Sur les côtés, les douze apôtres sont peints de part et d'autre et reposent sur les prophètes.
La fresque Saint Gilles
La peinture murale qui était recouverte de couches d'enduit apposées avec les années, a été découverte en 1847. Il s'agit d'anciennes peintures qui décoraient les murs de l'église. Elle semblerait dater du XIIIème et du XIVème siècle. La fresque représente les trois épisodes de la légende de Saint Gilles:
- Saint Gilles ermite près de Nîmes et l'épisode de la biche.
- Le péché du roi
- Le pardon du roi
Côté gauche
Le côté gauche de l'édifice est assez simple, il est constituer de pierres épaisses. Quelques contre-forts légers permettent de soutenir le monument. Des ouvertures se distinguent laissant apparaître des vitraux très sobres.
Côté droit
Le côté droit est similaire au côté gauche dans sa structure. Seule la forme des vitraux varie, ils sont ronds à gauche tandis que ceux de droite sont allongés et surmontés d'une voûte.
Le clocher
Le clocher est imposant de part sa grandeur et sa splendeur, il est accompagné d'une petite tour qui permet d'y accéder. Sa structure effilée pointe vers le ciel et rend l'église visible même à une grande distance pour les passants.
L'arrière
A l'arrière, à la place du chœur, se trouvent trois absidioles. L'une est plus imposante et reliée directement au chœur . Les deux autres plus petites sont accolées au transept. Pour les trois la structure est la même. Un toit en pointe fait d'ardoises, des fenêtres fines entourées de voûtes.