Eglise rupestre Notre Dame- Vals
Proposée par : Hugo Gutteriez (FB)Vals - 09500
Un lieu de culte depuis 4.000 ans !
Les lieux sur lesquels s'élève l’église de Vals sont chargés d'histoire.
Des fouilles entreprises en 1945 par l'abbé Julien Durand, curé de Vals, ont révélé une occupation humaine de ce secteur de la vallée de l'Hers dès la protohistoire, ainsi que les traces d'un lieu de culte dont l'origine remonterait à plus de 2000 ans av.JC
La découverte de nombreux tessons de céramique (de tous âges entre 1800 et 50 av.JC), et d'objets des périodes gallo-romaines et mérovingiennes attestent la permanence d'un habitat à cet endroit
Il s'agissait donc pour les premiers constructeurs de l'église, au Xe siècle, de christianiser cette roche et son culte... peut être trois fois millénaire!
Le moyen-âge
C'est surtout au Moyen Age, autour de son église romane, que le site connut sa plus grande occupation avec le développement d'un cimetière et d'un habitat en partie fortifié.
On sait qu'au début du Xe siècle, l'église appartenait à l'abbaye de Lagrasse. Au début du XIe, elle devient un prieuré dépendant de l'église saint Volusien de Foix.
XIVe siècle
Au XIVe siècle le site est une place forte entourée d'un fossé. Le clocher de l'église fut transformé en tour de défense.
Ainsi lors de la guerre de cent ans, elle protège les villageois contre les bandes de routiers qui ravagent la région.
En 1445, l'église passe sous la tutelle de la cathédrale de Pamiers.
L'habitat autour de l'église disparait au XVIe siècle.
A la même époque, un incendie entraîne des réparations sommaire de la grande nef
Celle-ci a été encore surélevée au XIXe siècle.
L'église de Vals est qualifiée de "semi-rupestre", c'est à dire qu'elle est en partie construite dans la roche (qui est de poudingue de Palassou) et en partie bâtie.
Ce qu'en dit Ariège.com (www.ariege.com)...
Pour présenter l'ensemble nous reproduisons ici (autorisation en cours) une superbe description par Olivier de Robert sur le site 'www.Ariège.com' :
_"Le même voyageur pourra croire dans un premier temps que ce bâtiment, austère et massif, n’est qu’une citadelle, un château laissé là par quelques seigneurs locaux. Prudent, il en fera le tour, cherchant un aspect dérobé à la puissante bâtisse, montant au Sud-est, sur la pelouse que les anciens nomment « plate-forme du Rahus ». Là, au milieu des blocs de poudinge, subsistent les vestiges d’un village médiéval, semi trogloditique, qui s’agglutinait tout contre le rocher. Sur les flancs de la colline, une large encoche semi-cubique, très régulière, attire le regard. Les archéologues hésitent encore pour définir l’âge et l’utilité de ce site, certains y voient une partie de l’habitat médiéval, d’autres un site religieux antérieur à l’invasion romaine…..Quoiqu’il en soit, c’est une preuve supplémentaire de l’antiquité du lieu et l’on peut deviner que bien des témoignages encore dorment sous nos pieds. Mais malgré la douceur du lieu, les pas du voyageur sont toujours attirés par la porte de chêne qui garde l’accès à l’église. En grinçant, elle tourne sur ses gonds, laissant plonger le regard dans la pénombre. Et là, c’est le choc…..
L'entree de l'église de Vals utilisant au mieux une faille naturelle, un escalier de pierre paraît s’enfoncer dans les entrailles de la terre. Une dizaine de degrés mène jusqu’à une vieille porte qui donne dans la partie inférieure de l’église, abusivement qualifiée de crypte. Nous sommes là dans les restes de l 'édifice du X ème siècle, celui que les premiers chrétiens de la contrée avaient bâti avec un évident sens de la mise en scène…..
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Cela fait mille ans que le temps dort, blotti dans un coin sombre, laissant le visiteur remonter en silence sur l’échelle du temps.
Après un regard sur le baptistère massif dans son encoche de rocher, l’émotion nous guide jusqu’à la lumière : celle que laisse filtrer une fenêtre, taillée dans le mur d’une abside rectangulaire.
Et à l’émotion succède l’éblouissement, les voûtes de cette partie du bâtiment laissent apparaitre de merveilleuses fresques romanes."
Aussi son originalité tient à la superposition de trois ensembles architecturaux :
- une chapelle haute, surmontée d'une tour de défense
- une nef supérieure
- une nef inférieure, prolongée d'une abside
Utilisant au mieux une faille naturelle,un escalier de pierre pénètre au cœur de la roche et nous mène jusqu'à une vielle porte, qui s'ouvre sur la nef inférieure...
la nef inférieure
Partie la plus ancienne de l'édifice, elle date du Xe siècle. De très basses voûtes sont soutenues par de gros piliers.
Après un regard sur le baptistère massif dans son encoche de rocher, la lumière attire vers l'abside rectangulaire qui date du XIe siècle.
Les voutes du XIIe siècle laissent alors apparaître de merveilleuses fresques.
la nef supérieure
Quelques marches conduisent ensuite à la nef supérieure de XIe siècle, remaniée à plusieurs époques, en particulier au XIXe siècle, où elle fut surélevée. En 1887, elle ornée de deux vitraux arborant les armes de la Marquise de Portes
la chapelle haute
Enfin il faut monter encore pour parvenir à la chapelle haute dédiée à saint Michel, construite au XIIe siècle sur le haut du rocher. Primitivement indépendante des deux autres édifices, elle leur fut rattachée au XIVe siècle.
Elle est surmontée d'un tour donjon, élevée à la même époque. La croix discoïdale accrochée sur la tour provient de l'ancien cimetière médiéval et est classée monument historique en 1959.
Une découverte majeure
En 1952, l'abbé Durand découvre dans l'abside de la nef inférieure des fresques romanes sous plusieurs couches d'enduits.
On peut les dater du XIIe siècle.
Ces fresques présentent de nombreuses affinités avec celles de la Catalogne espagnole voisine.
Elles ont été identifiées par les spécialistes comme étant l’œuvre des peintres de l'atelier du maître de Pedret.
Le mystère de Jésus Christ
Elles représentent sur chacune des trois travées de la voûte, trois temps du mystère de Jésus Christ:
- Sa venue au monde
- L'annonce de l'Evangile confiée aux apôtres
- Son retour dans la gloire
Elles doivent être lues à partir de la travée du fond, contre le chevet, en remontant vers l’arc triomphal.
L'Annonciation
Sur la travée du fond est représentée l'enfance de Jésus, avec la scène de l'Annonciation:
L'ange Gabriel annonce à Marie qu'elle sera la Mère du Sauveur
La Nativité
Ainsi qu'une scène de la Nativité caractéristique de l'art byzantin:
Marie est couchée sous une couverture richement ornée. Elle prend place au-dessus du bain de l'enfant Jésus.
Ls Apôtres
Sur la travée centrale est évoqué le temps de l'annonce de l'Evangile confié aux apôtres.
Parmi les apôtres reconnaissables qui subsistent, parfois identifiés par des inscriptions, on peut citer: André, Pierre, Philippe, Matthias, Paul et peut-être Barthélémy
Le Christ en Gloire
Sur la dernière travée est représenté le Christ en gloire, bénissant et tenant en sa main le Livre de Vie. Il est accompagné des symboles des quatre évangélistes.
Le Christ est entouré de six anges. St Michel, armé d'une lance portant la Croix, terrasse le mal. Il tient à la main un rouleau sur lequel il a préparé la défense des pécheurs qui vont se présenter devant le juge suprême. Cette représentation des "anges avocats" est très courante en Espagne.
Sous le regard...
Mais au-delà des couleurs, des habits, des positions des divers personnages, un détail frappe : les yeux...fixes, immenses...
Le regard des saints ne parait jamais lâcher ceux qui pénètrent en ces lieux