Eglise St Maurice d’Echazeaux – Corveissiat
Proposée par : Paul MonnetEchazeaux - 01250
Poussons la grille du cimetière… à pas feutrés, admirons l’église et le point de vue sur la vallée… L’église de Saint Maurice est belle dans sa simplicité… Le parti architectural adopté est sobre : deux rectangles, un grand pour la nef et un plus petit pour le choeur. De solides contreforts viennent épauler la structure et le lourd toit en laves. Ces contreforts indiquent la présence d’une voûte à l’intérieur.
On le voit, ce type de construction est « gourmand » en pierres, ce qui n’est pas un problème ici. Ces pierres sont ce qu’on appelle des pierres de ramassage, non taillées. Seules les parties sensibles de l’édifice, angles, contreforts, encadrement des ouvertures, sont réalisées avec des pierres de taille. Un soin particulier est aussi apporté aux premières assises (les premiers rangs de pierres) avec des pierres mieux choisies pour la stabilité de l’ensemble.
Le plan d'origine
Dans son état actuel, l'église semble remonter au XIV e siècle et ne fut que très peu transformée depuis cette époque. Son plan est simple : une nef rectangulaire, prolongée par un chœur-abside à chevet plat, lui aussi rectangulaire et moins large que la nef.
La nef
Pénétrons dans l’église… prenons le temps de nous asseoir, soyons à l’écoute de l’apaisement que nous procure la sérénité des lieux...
La nef (11,90 m sur 6,15 m) et le choeur (4,08m sur 5,37m) sont couverts d’une voûte en berceau brisé. Simple à réaliser, ce voûtement ne nécessite pas de colonnes, chapiteaux… De tradition romane, cette technique confère à l’église une grande sobriété et un archaïsme qui ont parfois autorisé des datations antérieures.
Comme à l’extérieur, la construction reflète le contexte de sa création : elle ne requérait pas une grande qualification des ouvriers et exploitait au mieux les abondantes ressources en pierre calcaire.
En avançant dans la nef, on peut observer la « maladresse » toute relative de la mise en oeuvre de la voûte et de son arc doubleau* qui ne suit pas parfaitement un axe : la stabilité est avant tout recherchée. De même on peut percevoir une certaine naïveté dans la mise en oeuvre des pilastres qui apportent un élément de décor architectural en même temps qu’un renfort à la voûte.
La voûte de la nef est renforcée en son milieu par un arc doubleau.
Une marche délimite et donne accès au choeur liturgique. Le choix du chevet plat est une nouveauté de l’ère gothique. Deux autels latéraux viennent s’appuyer de part et d’autre de l’arc triomphal en anse de panier. Sur cet arc, vous pouvez observer des encoches, probablement les vestiges d’une poutre de gloire. Les fenêtres sont toutes assez étroites et certaines en tiers-point* - le tiers-point est un élément important du gothique. Seules deux baies dans le mur sud apportent la lumière dans la nef. Les deux petites « meurtrières » (qui n’en sont pas) qui éclairent les autels latéraux sont des emprunts au vocabulaire architectural roman.
Le chœur
Dans le choeur se trouvent trois niches dont deux au nord fermées par des portes en chêne. L’une servait de rangement, la deuxième renfermait le Saint Sacrement. La dernière, dans le mur sud, plus petite, et à côté de l’ancien accès à la sacristie, abrite un lavabo*.
Le petit clocher mur est construit entre le chœur et la nef ; il n'en reste plus que la souche.
Les fenêtres
Les fenêtres (deux dans le mur est), semblent postérieures à l'édifice.
Le toit en lauses
Les toitures sont en lauses, les sols pavés de dalles de pierre (1782). Il y avait autrefois une petite sacristie et un porche qui furent détruits en 1894.
Le portail
Le portail en tiers-point est accompagné au nord, d'un pupitre mural.
photos en attente... merci pour vos envois ...
Statue de Saint Maurice en bois polychrome. bénitier gothique, fonts baptismaux octogones.
Un panorama exceptionnel
À cent mètres de l’église, au bord de la falaise, beau panorama sur les vallées de l’Ain et de la Valouze,
Le château de Conflans
... le château de Conflans, et les montagnes du Bugey. Depuis la chapelle, partez à la recherche des ruines du château de Mont Didier du xiiie siècle en cours de fouilles archéologiques.
Les ruines du Chateau de Mont Didier
Depuis la chapelle, partez à la recherche des ruines du château de Mont Didier du XIIIe siècle en cours de fouilles archéologiques.
L’accès est difficile en raison d'un relief escarpé principalement visible à l’est. Un fossé sur la partie méridionale et une ceinture de murailles et tours assuraient la défense du château. À ce jour ne subsistent que quelques vestiges.
Aujourd’hui, l’état sanitaire de l’église est plus que préoccupant, menaçant son intégrité : la structure ne résistera pas longtemps sous le poids des laves de la toiture.
Des bénévoles ont fondé le 6 février 2015 l’Association pour la Sauvegarde de l’Eglise de Saint Maurice d’Echazeaux (ASESME) pour que les efforts et le travail de nos prédécesseurs ne restent pas vains, et parce que la préservation de ce monument, qui fait partie intégrante de ce site au charme unique, est un devoir. Elle est placée sous le parrainage de Paul CATTIN, ancien Directeur des Archives Départementales de l’Ain et éminent spécialiste de l’histoire de notre territoire. Tous engagent leur enthousiasme pour transmettre ce patrimoine par de nombreuses manifestations.
Mais le temps joue contre nous, nous avons besoin de votre mobilisation pour y parvenir avant que de nouvelles dégradations viennent alourdir le devis déjà trop conséquent de 642000 euros HT !
Pour faire un don (défiscalisé ) :
https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/eglise-saint-maurice-a-corveissiat
Fondation du Patrimoine Délégation Rhône Alpes – Fort de Vaise – 27 boulevard Antoine de St Exupéry – 69009 LYON